Présentation

Le fort de Queuleu appartient à la première ceinture fortifiée liée à la défense de la ville de Metz. Les travaux de construction, commencés par les Français pendant le Second Empire en 1867, ont été en grande partie repris par les Allemands pendant la première annexion suite à la défaite de 1870-1871. Puis avec la construction de la deuxième ceinture fortifiée de Metz à partir de 1899, le fort de Queuleu perd cependant de son intérêt stratégique et les aménagements qui y sont alors effectués sont légers.

Pendant la Seconde Guerre Mondiale, le fort sert de casernement pour les soldats français. Suite à défaite de 1940, le fort est brièvement utilisé comme camp de détention pour prisonniers de guerre (Stalag). Puis entre mars 1943 et septembre 1944, le camp de concentration de Natzweiler-Struthof (Bas-Rhin) y installe une annexe principalement destinée au service des SS. Une centaine de prisonniers, principalement des Allemands de droit commun et des Polonais, y est rattachée. Certains participent à des travaux sur l’aérodrome de Metz-Frescaty.

Entre octobre 1943 et août 1944, un camp spécial (Sonderlager) géré par la Gestapo est installé dans la Caserne II. Entre 1500 et 1800 prisonniers (femmes et hommes) y sont interrogés et internés avant d’être envoyés dans des camps de concentration (Natzweiler-Struthof, Dachau…), de redressement (Schirmeck) ou des prisons. Le camp spécial du fort de Queuleu voit l’internement de résistants, saboteurs, passeurs, réfractaires, otages et prisonniers russes. La plupart sont enfermés dans des cellules collectives surpeuplées, sans possibilité de se laver ni parler ni bouger sous la féroce surveillance des gardiens SS et du commandant Georg Hempen. Les chefs de la résistance sont isolés dans des cellules individuelles, cachots sombres et humides auxquels seul le commandant peut accéder. Les officiers de police « industrialisent » l’interrogatoire et utilisent la torture. Les conditions d’internement sont terribles et la plupart des prisonniers sont parqués les yeux bandés avec les pieds et mains liés. Trente-six personnes succombent dans le fort et quatre personnes réussissent à s’évader en avril 1944.

Lors de la libération de Metz, le fort fait l’objet de combats entre le 17 et le 21 novembre 1944 lors de combats opposant l’armée américaine aux troupes allemandes retranchées dans le fort. Ce dernier est bombardé et subit d’importants dommages avant de se rendre.

Un Centre de Séjour Surveillé est établi par l’administration française dans le fort entre décembre 1944 et mars 1946. D’abord réservé aux civils allemands et à leurs familles, le site sert aussi de lieu de détention aux internés administratifs arrêtés pour motifs de collaboration, propagande, antipatriotisme ou dénonciation (jusqu’à 4400 personnes y furent internées). Il s’agit d’un des centres les plus importants de ce type installé sur le territoire français. Des étrangers de différentes nationalités y sont internés (Allemands, Espagnols, Français, Italiens, Luxembourgeois, Polonais, Yougoslaves…).

Entre 1946 et 1947, un camp de prisonniers allemands de guerre est installé dans le fort. Enfin entre 1948 et 1950, des travailleurs indochinois occupent le site.

Situé à l’entrée du fort, le monument de la résistance et de la déportation, inauguré en 1977 marque aujourd’hui l’entrée du lieu de mémoire.

Informations pratiques

Type du site - monument
  • Patrimoine militaire
Styles ou époques du site - monument
  • Contemporain
Animaux acceptés
  • NON
Conditions de visites individuelles
  • Visites libres
  • Visites guidées
  • Visites guidées sur demande
Accessible aux personnes à mobilité réduite
  • Oui, partiellement / avec aide
Gratuité (année en cours)
  • OUI
CityPass
  • Partenaire city pass

Horaires

Ouvert du au
Dimanche
Ouvert du au
Dimanche

Localisation